Breakfast avec A Terra Em Que Pisar (La terre sous nos pieds)
Interview avec Fáuston Da Silva, réalisateur de A Terra Em Que Pisar (La terre sous nos pieds)
Qu’est-ce qui vous a amené à cette histoire sur un groupe de gens qui s’efforcent de défendre leur terre face à des promoteurs ?
En termes de dignité humaine, avoir un endroit ou vivre en sécurité avec les siens représente un besoin élémentaire. Malheureusement, il se trouve que, presque partout dans le monde, c’est loin d’être acquis. Dans le cas du Brésil, cette histoire que nous racontons est presque ordinaire. Notre film ne lance pas un débat urgent, il relance un débat qui aurait déjà dû avoir lieu et qui est extrêmement nécessaire.
Que désirez-vous explorer à travers l’idée de communauté qui est au cœur du film ?
Notre intention était de présenter une communauté qui se bat pour ses droits de manière autonome et qui investit le champ de la formation politique et de la démocratie directe. Tout ceci sans l’appui d’une autorité extérieure – qu’elle provienne de la classe moyenne ou du monde académique. Nous voulions montrer la formation de meneurs dans ces communautés. Nous désirions montrer ces populations dans ce rôle de leaders affranchis. C’est un film sur l’autonomie politique et non sur la victimisation.
Pourquoi avoir choisi de vous centrer sur cette famille composée de trois femmes ?
Parce que c’était l’approche la plus honnête. La plupart de ces familles sont menées par des femmes. A ceci s’ajoutait notre désir de porter à l’écran trois générations de femmes brésiliennes noires confrontée à une adversité incommensurable dès l’enfance, à l’âge adulte et au troisième âge.
Vous avez remporté le Prix du public en 2014 avec Mon ami Niestzche. Cette distinction a-t-elle influencé le cours de votre carrière de réalisateur ?
Nous avons remporté deux prix en 2014 : le Prix du public et le merveilleux Prix du Rire Fernand Raynaud. Cela a eu une influence sur la carrière de toutes les personnes impliquées dans le film. Ça a été fondamental pour ma carrière de réalisateur et de scénariste. Cela a rendu possible le lancement d’ une nouvelle production et m’a également permis de démarrer mon projet de premier long métrage, qui doit maintenant se tourner en 2021. Amen !
Comment voyez-vous l’avenir pour le court métrage ?
Le court métrage a de beaux jours devant lui. C’est un format qui touche de plus en plus de spectateurs. Jusqu’à récemment, nos films étaient principalement montrés dans les festivals, dont certains sont parfois réservés à un public un peu élitiste. Mais aujourd’hui, de plus en plus de fenêtres apparaissent pour ce format souple et adapté au partage d’idées.
Demain, on reconfine, quels plaisirs culturels recommanderiez-vous pour soulager l’ennui ?
Chaque moment historique que nous traversons finit par faire émerger ses héros. Ceux dont on se souviendra le plus sont bien évidemment les professionnels de santé… Mais le cinéma et la création audio-visuelle en général ont aidé toute la planète à un moment où nous avions particulièrement besoin de regarder par la fenêtre pour rêver d’un monde où tout est possible. Le cinéma est cette fenêtre incroyable et ma recommandation est que nous la regardions.
A Terra Em Que Pisar (La terre sous nos pieds) est en compétition internationale dans le programme I8.